Etudiants, taisez vous par Jean-Francis Dauriac

Publié le par Jean-Francis Dauriac

Etudiants, taisez vous! Plus vous êtes diplomés, moins vous risquez d'être au chômage, donc ne vous plaignez pas! La réalité est plus subtileles conséquences plus complexes et dramatiques. Subtilité quant au niveau de l'emploi et de qualification qu'ils occupent . Selon l'INSE, 18% des jeunes sortis du système éducatif en 1998 sont déclassés trois ans plus tard, selon une étude de l'INSEE . C'est ainsi que toute une génération, poussée par la société et les parents, à faire et réussir ses études dans l'espoir d'une promotion sociale, se trouve trompée et abusée dans une relative indifférence, et condamnée au silence par un lapidaire "ne vous plaignez pas, il y a plus majlheureux que vous". Les conséquences sont complexes et dramatiques. Car leur leur dévalorisation  est un dangereux contreexemple  social. A quoi bon faire des études se demandent quelques petits frères dans des quartiers difficiles, pour faire un boulot aussi peu reluisant et avec des perspectives aussi limitées? La symbolique du savoir et de la connaissance, outil de promotion sociale, s'en trouve remise en question et avec elle un des piliers de la République et du lien social.  Les solutions jusqu'ici avancées, visent à professionnaliser l'enseignement davantage et plutôt. Mais surtout pour les enfants des autres ou seulement en tout dernier recours pour les siens; car on trouve peu de parents qui ne continuent d'espérer pour leurs enfants des études longues et brillantes.  Le drame est que la valeur même de l'enseignement s'en trouve remise en question et contestée et avec elle le vieil idéal républicain qui vise à donner au plus grand nombre, le plus haut degré de culture et d'éducation, pour atteindre ce que Gambetta appelait "la dignité de citoyen". La dignité de quoi......? Jean-Francis Dauriac

 

Publié dans Positions

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